L’allergie alimentaire est une réaction anormale du système immunitaire survenant après l’ingestion d’un aliment particulier.
Celui-ci, normalement inoffensif pour l’organisme, est alors appelé « allergène » ou « trophallergène » (terme désignant un allergène ingéré).
L’allergie alimentaire s’accompagne de symptômes digestifs cutanés ou respiratoires.
L’allergie alimentaire est l’une des premières manifestations de l’allergie chez l’enfant et ils sont 5% à 8% en France à en être atteints (alors qu’elle ne concerne que 3,2% des adultes).
Le microbiote intestinal joue un rôle central pour l’immunité : sa composition en bactéries influe sur la qualité du système immunitaire, sur son efficacité et donc sur le contrôle des allergies.
Les prébiotiques, comme les probiotiques d’ailleurs, font partie des pistes étudiées pour mieux prévenir le phénomène allergique.
Cet intérêt pour les prébiotiques est dû à leurs capacités à favoriser la croissance des bonnes bactéries au sein du microbiote intestinal.
Une équipe de chercheurs de l’INSERM s’est donné pour objectif de modifier le microbiote intestinal par l’apport de prébiotiques chez l’animal et ce de manière précoce, en intervenant avant la naissance et pendant les premiers mois de la vie pour réussir à prévenir le risque d’allergies survenant généralement lors des toutes premières années.
Pour tester l’efficacité des prébiotiques, les chercheurs ont quotidiennement administré un complément prébiotiques (galacto-oligosaccharides et inuline) à des souris en gestation, puis pendant la phase d’allaitement des souriceaux.
Trois semaines après le sevrage des petits, ces derniers ont été exposés à des protéines de blé potentiellement allergisantes.
Résultat ? Les chercheurs ont constaté que les souriceaux, nés de mères qui avaient reçu les prébiotiques, réagissaient moins que les autres aux allergènes.
Par ailleurs, chez les animaux allergiques, les symptômes étaient également limités avec la prise de prébiotiques.
Face à ces effets prometteurs, l’enjeu est désormais pour les chercheurs de mener la même étude en en proposant des prébiotiques à des femmes présentant des risques de transmission d’allergie à leur enfant du fait d’antécédents personnels ou familiaux, pendant leur grossesse puis pendant l’allaitement.
L’essai devrait démarrer en 2016, avec des résultats attendus d’ici deux ans.